« Le plus difficile est devant nous ». Tels sont les mots de Donald Tusk en ce 8 décembre pour annoncer le début de la deuxième phase des négociations sur le Brexit. Et c’est vraiment peu de le dire !
Si les anglais en faveur du Brexit se sont réjouis de l’ouverture de cette deuxième phase, il y a fort à parier qu’ils vont déchanter dans les prochaines semaines. Parce que c’est ici que tout commence. La première phase n’était tout au plus qu’un hors-d’oeuvre.
Bien sûr, on pourrait penser que les Vingt-sept vont faire front commun. Mais c’est nettement plus compliqué que ça. Parce que l’Europe doit éviter de donner d’autres idées d’indépendance aux Etats-membres, elle se doit d’être ferme avec le Royaume-Uni. Et donc, logiquement, de fermer l’accès au marché unique. Sauf que… Sauf que l’Angleterre est un très gros importateur : c’est même le 4ème importateur du monde. S’il est un client comme les autres pour un pays comme la France, dont les exportations sont très variées, il n’en va pas de même pour d’autres pays. Pour l’Allemagne, par exemple, dont l’industrie automobile est extrêmement importante (elle fait vivre 800 000 personnes là-bas), les britanniques représentent un enjeu de taille : un tiers de l’énorme surplus commercial de l’Allemagne l’année dernière ! Même chose pour les Pays-Bas, dont l’industrie électronique et la chimie considère le Royaume-Uni comme son troisième client. Et ça, Theresa May l’a bien compris.
Dernier point et non des moindres : si le Royaume-Uni se voit privé de marché unique, cela entraînera une dévaluation de la livre sterling, si ce qui rendra le pays plus compétitif que les industries européennes.
Bref, on est là face un problème typique de la mondialisation : un casse-tête insoluble où toutes les solutions envisageables sont perdantes-perdantes. Les négociations promettent donc d’être difficiles mais aussi totalement surréalistes…
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